• Memoirs of a Geisha - Arthur GOLDEN

    Aujourd’hui, je vais vous parler de Geisha, ou Memoirs of a Geisha en vo, un livre que j’ai apprécié bien plus que je ne l’aurais pensé.

    Aujourd’hui, je vais vous parler de Geisha, ou Memoirs of a Geisha en vo, un livre que j’ai apprécié bien plus que je ne l’aurais pensé.

    Il s’agit de mémoires fictives, rapportées par la geisha Sayuri Nitta à son ami, l’écrivain Jakob Haarhuis, qui se présente comme le traducteur de l’ouvrage. On suit donc l’histoire de Chiyo, une petite fille aux fascinants yeux bleus, qui vit dans un petit village reculé du Japon. A l’âge de neuf ans, elle est vendue à une okia, une maison de Geisha, pour suivre un entrainement rigoureux dans l’espoir de devenir elle-même une geisha un jour. Elle commence par refuser ce destin et tente de s’enfuir, ce qui aurait dû la condamner à rester à vie une servante. C’est sa rencontre avec un homme, que tous appellent « Le Président » (Chairman en anglais), qui va changer sa vie. En effet, après que cet homme lui ai montré de l’affection, elle tombe follement amoureuse de lui et décide de tout faire pour devenir une geisha et avoir un jour une chance de le revoir. Mais pour cela, elle devra faire face à la perfide Hatsumomo, une geisha populaire, jalouse de la beauté de Chiyo. Pour se défaire de cette rivale, Chiyo pourra compter sur Mameha, sa « grande-sœur », c’est-à-dire la geisha qui doit lui montrer les ficelles du métier. Devenue une geisha sous le nom de Sayuri, elle retrouvera enfin le Président, mais c’est Nobu, son associé, qui va tomber sous le charme de la jeune fille …

    La première force de ce roman, c’est son cadre historique : on plonge complètement dans le Japon de l’entre-deux guerre, puis dans celui de l’après seconde guerre mondiale. Les détails sur la situation politique et économique du Japon sont présents dans le récit de Sayuri, bien qu’elle dise de pas en savoir beaucoup, les geishas quittant rarement leur quartier. Malgré tout, ils sont suffisants pour se donner une idée assez précise du quotidien de la population japonaise à cette époque. Le contraste entre l’avant et l’après-guerre est fortement marqué, puisque la vie de la jeune femme a été directement affectée par ces changements : les riches barons ont perdus leur titres et leurs terre, la pauvreté est encore plus présente qu’avant la guerre et les soldats américains sont présents dans tout le pays, y compris dans les Maisons de Thé, où travaillent les geisha.

    L’intrigue du roman est bien maitrisée, fluide. Il n’y a pas (ou peu) de temps morts, et Golden maitrise très bien le rythme du récit, alternant les périodes d’accalmie dans la vie de Chiyo/Sayuri et les périodes de détresse. Les émotions de la jeune femme sont vraies, et la narratrice adulte intervient régulièrement pour commenter ses actions de jeunesse, apportant des précisions, des détails qu’elle n’a appris que plus tard, ce qui donne une certaine profondeur au récit, ainsi qu’un certain réalisme. Le quotidien des geishas est présenté à travers les yeux de cette narratrice et s’applique à briser certains clichés sur cette manière de vivre, que beaucoup associent à de la prostitution, alors qu’il s’agit plus d’une maîtrise des arts en vérité : les geisha dansent, chantent ou jouent de la musique pour les hommes qu’elles divertissent mais une geisha qui aurait des relations sexuelles avec ses clients serait mal vue par ses pairs. Les prostituées sont d’ailleurs souvent attaquées dans le roman, par Tantine par exemple.

    Malgré tout, on peut sentir la vision américaine de l’auteur dans le texte. Ce qui m’a le plus choquée, par exemple, sont les métaphore « japonisante » utilisée par Sayuri tout au long du roman. Autant elles lui donnent l’air d’une petite fille intelligente lorsqu’elle est encore une enfant, autant elles semblent forcées dans la bouche d’une femme. De plus, leur abondance donne l’impression que l’auteur s’était donné un quota à atteindre lors de l’écriture du roman, ce qui vient parfois un peu gâcher la lecture (ou alors c’est juste moi qui n’y suit pas sensible).

    Le plus gros bémol, à mon sens, reste quand même la fin du roman, qui vire au conte de fée et n’est pas très crédible. J’ai trouvé ça trop facile, trop évident, trop gros : l’héroïne qui monte un plan horrible pour arriver à ses fins, la trahison, la révélation finale … Rien de tout ça n’avait de sens, surtout après le ton assez réaliste employé jusqu’aux derniers chapitres … Je n’ai pas vraiment apprécié non plus le traitement de Nobu. Il fait clairement partie des personnages masculin que j’apprécie et auxquels je m’identifie (un peu bourru, avec peu de confiances en eux et persuadés de ne pas pouvoir êtres aimés) et j’avais beaucoup de tendresse pour lui. J’ai donc été assez déçue du traitement final du personnage, surtout que l’on reste dans le cliché : l’héroïne est amoureuse de l’homme beau et excessivement bon mais ne ressent que de l’amitié pour celui qui a été affreusement mutilé à la guerre et qui se montre plus bourru …

    Malgré tout, j’ai beaucoup apprécié cette lecture, bien plus que je ne l’aurais cru ! Impossible de reposer le livre une fois ouvert, et aucune envie de quitter cet univers et ses personnages ! J’ai été heureuse de plonger dans le Japon de la moitié du siècle, période que je ne connaissais que très peu, tout comme le monde des geishas. J’avais lu un article à ce sujet il y a quelques années mais il était court et clairement pas aussi détaillé qu’un roman entier. En tout cas, je n’avais aucune envie de terminer ma lecture et je serais bien restée dans ce livre un peu plus longtemps.

    (Malgré tout, je sais que tout ce qui y est raconté n’est pas fidèle et je compte donc lire Mémoires d’une Geisha de Yuki Inue, une vraie geisha, pour me donner une vision plus précise et plus juste de ce monde particulier).

     


     

    Fiche Technique :

    Titre original : Memoirs of a Geisha

    Titre : Geisha

    Auteur : Arthur Golden

    Langue originale : Anglais

    Date de publication : 1997

    Editeur : Vintage Books, Collection Vintage Contemporaries


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